CICIL3 : Troisième Conférence Internationale sur la Créativité et les Innovations Locales

ANNONCE :
Dates importantes :

  • Envoi Dossiers complets : 30 Dec 2014
  • CICL3 : 19 au 22 Janv 2015

Institut indien de Management, Ahmedabad

Un développement harmonieux ne peut se concevoir sans donner de la voix, de la visibilité et un coup de pouce à la créativité et au potentiel d’innovation des personnes ordinaires. L’organisation indienne Honey Bee Network est apparue comme un nouveau  mouvement social engagé dans le soutien aux populations pauvres économiquement, mais riches de savoirs. Il est à l’initiative de la troisième CICIL, qui a pour but de rassembler, partager, échanger, les idées, les initiatives et les innovations entre créateurs issus de la base, en même temps que de leur faire rencontrer diverses institutions et acteurs économiques.

Il y 25 ans, Honey Bee Network a été créé avec l’ambition d’instaurer une passerelle entre secteur formel et informel dans le respect des populations locales et indigènes. Autrement dit, HBN apporte un souci permanent à l’usage que font ces populations de la biodiversité, aux savoirs ancestraux, aux pratiques, aux bénéfices engagés ainsi qu’aux efforts de préservation que celles-ci entretiennent avec leur environnement naturel. De la même façon, HBN a développé une éthique assurant la reconnaissance, le respect et la rétribution des communautés locales et des individus porteurs d’innovations. Aujourd’hui plus que jamais, il y a nécessité à œuvrer en faveur d’un développement économique inclusif de nos sociétés, autrement dit, qui implique la participation de toutes les couches de la société. Pourtant, la voix des jeunes et des plus pauvres n’est toujours pas entendue.

Nous invitons les étudiants, les universitaires, les entrepreneurs, les décideurs politiques, les militants, les représentants des communautés locales, d’organisations sociales ou culturelles, tous ceux engagés dans des initiatives privées ou publique destinées à favoriser la créativité locale et l’émergence d’une société plus juste à nous rejoindre pour la tenue de la troisième CICIL.

Thèmes de la conférence :

I ) La transformation des institutions :

  1. La propriété collective des ressources institutionnelles joue un rôle important dans la gestion durable des ressources naturelles à tous les niveaux de la société. Comment mieux apprendre de l’expérience des institutions locales et indigènes qui ont fait la preuve de leur bonne gestion des ressources naturelles depuis si longtemps ?
  2. Comment faciliter l’échange d’informations, de connaissances, de ressources et d’idées entre institutions publiques et privées des secteurs formels et informels ?
  3. Le système public participe à la vie quotidienne de tout individu à travers le monde. On a vu récemment apparaître un nouveau partenariat entre privé et public qui a parfois conduit à une exploitation inéquitable des ressources naturelles et sociales. Le besoin de transparence et de responsabilité sociale a donné lieu à nombre d’expérimentations et d’innovations dans le système public. Celles-ci méritent d’être consolidées afin que les agents du changement impliqués dans ces transformations puissent s’associer à d’autres personnes créatives.

II) Innovations dans le domaine éducatif :

  1. Comment les enseignants des écoles publiques primaires et secondaires que fréquentent les élèves les plus pauvres peuvent-ils transformer le contexte éducatif en faisant de la créativité de ces jeunes le cœur de la politique d’enseignement ?
  2. Comment démocratiser l’accès des enfants de familles pauvres à des contenus et des enseignants de haute qualité ?
  3. Les enseignants peuvent-ils apprendre des enfants et travailler à partir de leur curiosité, leur compassion et leur système de valeurs fondé sur l’empathie ?
  4. L’industrie de l’accompagnement éducatif à destination des foyers du secteurs informels est pratiquement inexistante. Quelles sont les stratégies d’accompagnement qui fonctionnent ? Est-ce que le modèle indien de « techpedia.in » peut être reproductible dans le monde ?
  5. Est-ce que les innovations technologiques des jeunes peuvent devenir le pivot d’une économie de produits et de services frugaux sur la voie d’un développement inclusif ? Comment les étudiants peuvent-ils appréhender les besoins restés sans réponse de certaines couches de la population. Comment peuvent-ils s’enquérir et diffuser les innovations issues de la base pour répondre ces besoins ?
  6. L’innovation dans la gouvernance éducative passe par le partage et le transfert de responsabilités au delà des frontières institutionnelles et culturelles habituelles.

III) Créativité culturelle

  1. Comment prévenir la déshumanisation de nos sociétés en favorisant des programmes de création d’emplois à large échelle, fondés sur le travail manuel et les compétences spécifiques à chaque communauté ?
  2. Comment les plateformes d’entreprenariat collaboratif pourraient-elles enrichir les populations et les cultures locales afin d’inclure celles-ci dans les programmes de développement ?
  3. La culture de la créativité au sein des populations locales donne lieu à des innovations qui depuis longtemps alimentent le moteur du progrès économique et social. Quels sont les vecteurs de promotion ou de censure de cette créativité culturelle dans les différentes sociétés ? La culture de la résistance est le terreau du pluralisme et de la diversité. Quelles sont les tendances émergentes au sein de cette culture de la résistance, quit, de par le monde, tend t à se renforcer pour mieux contrer la globalisation et le consumérisme ?
  4. Alors que la culture occupe un espace important de nos consciences, la gouvernance culturelle, y compris la place des Ministères de la culture dans les différents pays ,s’avère faible. Pourquoi ?
  5. Doit-on accepter que l’appétit culturel de tout un chacun ne rencontre qu’une offre de divertissement moderne dominante ? Comment pouvons-nous faire revivre ou encourager des offres plus traditionnelles et locales afin de préserver la diversité culturelle ?

IV) Innovations technologiques :

  1. Les concepts de recherche marginale, d’innovations frugales, empathiques, issues de la base, d’innovateurs du monde ouvrier ou agricole, rencontraient peu d’échos avant la création d’Honey Bee Network. Comment redéfinir le contenu et la terminologie de ces concepts dans le contexte actuel d’une économie inclusive ?
  2. Dans quelle mesure les divers pays ont-ilsreconnu la nécessité de redéfinir le concept « d’innovation nationale » afin de rapprocher les circuits d’innovation des secteurs formels et informels ?
  3. Comment permettre le rapprochement entre entreprises, organisations des secteurs public et privé d’un coté, et jeunes et entreprises informelles de l’autre favorisant une mutualisation des savoirs et un partage des responsabilités en vue de faciliter l’innovation technologique ?
  4. Que pouvons-nous apprendre des modèles existants de redistribution des richesses découlant des savoirs et de la créativité des populations les plus modestes ? Pourquoi ces modèles sont-ils si peu nombreux dans le monde ? Quel impact sur la créativité issue des communautés locales ou indigènes ?
  5. 1) Quelles leçons peuvent être tirées du modèle indien de soutien aux innovations locales mis en place par le Fonds National de l’Innovation ?
  6. Quelle est la place laissée dans nos sociétés à l’entreprenariat et à l’investissement en faveur d’une économie inclusive ?
  7. Qu’est-ce qui motive les innovateurs locaux et où trouvent-ils l’ingéniosité pour mettre au point des solutions simples et peu coûteuses ? Il est important de considérer l’ensemble de ces motivations, leurs origines internes et externes afin de définir une matrice d’initiatives reproductibles à des communautés n’ayant pas accès ou ne souhaitant pas attendre le soutien du secteur formel. L’idée est de construire un écosystème menant à l’expérimentation et à l’association d’innovateurs locaux avec des universitaires, des ingénieurs et des entrepreneurs des secteurs formels ou informels.

V) Politique publique pour une innovation « empathique »

  1. Ces dernières années plusieurs pays et plusieurs entreprises ont ouvert des plateformes numériques permettant un accès libre aux contenus d’innovations. Toutefois, la reconnaissance et la rétribution des ingénieurs de ces innovations méritent d’être institutionnalisées. Quel rôle les pouvoirs publics peuvent-ils jouer pour harmoniser les échanges de savoirs entre secteurs formel et informel ?
  2. Le rôle des organisations publiques et privées ainsi que celui des groupes représentant la société civile dans le développement et la diffusion d’innovations particulièrement peu coûteuses reste incertain. Des études récentes sur le sujet méritent d’être passées en revue afin de définir de nouvelles directions.
  3. Quel regard les différents pays portent-ils sur la chute des performances du secteur formel et son incapacité à répondre aux aspirations grandissantes de la population ? Quelles leçons peut-on tirer des politiques menées en Chine, en Asie du Sud Est, en Amérique Latine et en Europe où l’aspiration des sociétés à un développement inclusif se fait sentir de manière croissante ?

VI) Préservation de la biodiversité, répartition des bénéfices et développement d’une chaîne d’approvisionnement éthique

  1. 1) En dépit de multiples délibérations intergouvernementales au sein de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (WIPO), de la Convention sur la Diversité Biologique, etc. bien peu a changé. Comment avancer vers un nouveau consensus ? Toute étude de cas sur des accords en ce domaine entre communautés locales et organisations extérieures est bienvenue.

VII) L’approche marchande

  1. Stratégies innovantes pour rapprocher communautés locales et marché mondial via les réseaux sociaux, l’e-commerce et les autres plateformes.
  2. Le rôle du capital risque dans le rapprochement entre innovateurs et entrepreneurs.
  3. Protection de la propriété intellectuelle, évolution des concepts « open source » et « common technologies »
  4. Il s’agit ici d’explorer par quels moyens les grandes entreprises peuvent joindre leurs forces à celles des innovateurs locaux afin de répondre aux besoins des consommateurs situés tout en bas de la pyramide économique.
  5. Comment la reconnaissance et la rétribution des innovateurs influencent-elles la motivation de ces derniers à collaborer et passer des accords avec les entreprises marchandes ?
  6. Quels sont les nouveaux modèles de protection intellectuelle existant dans le monde qui à la fois satisfont les innovateurs et les incitent à la collaboration ?

VIII) Innovations en zones urbaines en faveur de la pérennisation des savoirs locaux

  1. En raison de l’exode massif des ruraux vers les zones urbaines, nombre de savoirs ont également migré. L’économie marchande des villes est souvent incapable de repérer et valoriser de tels savoirs.
  2. Avant que l’érosion de ces savoirs ne devienne irréversible, quelles stratégies méritent d’être développées pour que les entreprises s’appuient sur les connaissance détenues par leurs travailleurs issus des campagnes ?

IX) Intégrer les savoirs, la créativité et l’innovation des femmes

  1. Les connaissances et les compétences des femmes ont de tout temps été sous-estimées. Comment leur ouvrir le champ des opportunités en matière d’innovations ?
  2. Comment les institutions peuvent-elles promouvoir le potentiel créatif des femmes ?

X) La créativité au service de la résistance aux changements climatiques : perceptions locales et réponses innovantes pour un futur durable

  1. En raison des errements d’un climat devenu imprévisible, les stratégies traditionnelles d’adaptation ne suffisent plus. Quelles sont les innovations technologiques et institutionnelles nécessaires pour permettre aux communautés locales de renforcer leur capacité de résistance face aux risques climatiques ? Existent-ils des modèles innovants en la matière ?
  2. L’agro écologie joue un rôle important dans la résilience aux risques climatiques. Comment étendre son champ en y associant encore davantage les savoirs traditionnels ?

XI) Organisations de conception, réseaux sociaux et plateformes d’innovations ouvertes permettant de lier secteurs formel et informel avec respect et un bénéfice mutuels.

XII) Innovations « empahiques » : innovations pour une économie de la frugalité, de la réparation, de l’accès libre des savoirs et de la promotion des communautés émergentes.

XIII) L’économie circulaire et une chaîne d’approvisionnement écologique au service des innovateurs locaux.

  1. Pourquoi les sociétés doivent-elles se tourner vers les innovateurs locaux capables de mettre aux point des produits peu coûteux ? Parce que ceux-ci utilisent le plus souvent des composants d’occasion, leurs produits ne répondent pas aux standards du secteur formel. Quelles sont les étapes nécessaires pour légitimer ces innovations et comment celles-ci pourraient elles populariser l’économie circulaire ?

Les demandes de renseignements pour l’organisation d’ateliers, de panels de discussion, d’expositions d’innovations et pour toute autre activité durant la tenue de la Conférence doivent être adressées à son secrétariat. Adresse mail : icci@iimahd.ernet.in. Toute personne ou organisation souhaitant tenir des sessions parallèles à la conférence dans un but de promotion de ses propres réseaux et permettant une synergie entre les participants est également invitée à écrire à cette adresse.

Toute suggestion pour des sponsorings ou des partenariats en vue du financement des voyages et des séjours des participants locaux et étrangers est bienvenue.

Les droits d’inscription de 50 USD sont à verser à l’Institut de Management d’Ahmedabad. Prix réduits pour les étudiants : 10 USD. Autres réductions possibles selon les cas.

La CICL lance un appel à contribution pour toute information ou article portant sur les sujets de l’enfance, de l’éducation, de la culture, de l’innovation locale, de l’innovation technologique des étudiants, des institutions communautaires ainsi que tous sur les autres sujets abordés durant la conférence.